La pénalisation du streaking comme protection de l’aire d’une compétition sportive

24 août 2023

I – C’est quoi le streaking ?

Si cette question était posée à Mark Roberts, “champion du monde de streaking”, il répondrait très certainement qu’il s’agit de l’art de courir nu en public lors d’une manifestation sportive afin de susciter la curiosité et l’amusement des spectateurs.

Mark Roberts s’est ainsi illustré dans ce domaine en “streakant” lors des jeux olympiques, de la finale du Super Bowl, de la finale de Wimbledon, ou à Roland-Garros.

Il semblerait que cette pratique soit née sur une pelouse anglaise de rugby.

Pour autant, s’il prenait l’envie à Mark Roberts de récidiver lors de la prochaine coupe du monde de rugby, il conviendrait de lui préciser que le streaking n’est une pratique ni autorisée, ni tolérée.

II – Que risque un streaker ? 

Le streaking est une pratique que n’ignore plus le droit pénal.

En effet, le décret n°2023-750 du 9 août 2023 a érigé en contravention le fait pour une personne de pénétrer sans motif légitime sur l’aire de compétition d’une enceinte sportive.

Ce décret a ainsi créé l’article R.332-22 du Code de sport qui dispose qu’ “est puni de l’amende prévue pour les contraventions de cinquième classe le fait de pénétrer ou de se maintenir, sans motif légitime, sur l’aire de compétition d’une enceinte sportive pendant le déroulement d’une épreuve, sa préparation, ou la remise en état du site à l’issue d’une épreuve“.

Pour rappel, et conformément aux dispositions de l’article 131-13 du Code pénal, une contravention de 5e classe est punie d’une amende de 1.500 euros. 

Cet article, entré en vigueur le 12 août 2023, sanctionne donc toute pénétration illégitime sur une aire de compétition sportive que l’auteur soit ou non dénudé. 

Il convient toutefois de rappeler que conformément aux dispositions de l’article 222-32 du Code pénal, le fait d’imposer à autrui et dans un lieu accessible aux regards du public une partie dénudée du corps constitue une exhibition sexuelle. Ce délit étant puni d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende.