Vol de données : comment bien protéger son entreprise ?

11 novembre 2024

Le vol de données est une menace croissante pour les entreprises de toutes tailles. Les informations confidentielles, les données relatives aux clients, les secrets industriels ou les stratégies commerciales peuvent être la cible d’attaques malveillantes venant de l’intérieur ou de l’extérieur de votre structure.

Les cyberattaques, mais aussi les vols internes, exposent les entreprises à des risques considérables en termes financiers, réputationnels et juridiques. Cet article se propose de vous guider sur la manière de vous protéger efficacement contre ces risques.

I – LA MENACE OMNIPRÉSENTE LIÉE AU VOL DE DONNÉES 

Le vol de données peut revêtir diverses formes, mais les deux principales sources de menaces sont les cyberattaques externes et les risques internes.

Les cyberattaques peuvent prendre la forme de piratage informatique, de phishing, de ransomwares ou de malware. Les menaces internes, quant à elles, sont liées aux employés ou partenaires qui abusent de leur accès aux données pour les voler ou les exploiter à des fins malveillantes.

II – L’IMPACT DES VOLS DE DONNÉES SUR L’ENTREPRISE

Les conséquences d’un vol de données peuvent être multiples et gravissimes. Elles touchent aussi bien l’aspect financier que la réputation de l’entreprise, sans oublier les implications juridiques.

  • Perte financière : La fuite ou le vol de données sensibles peut entraîner des pertes directes (amendes, compensations) mais aussi indirectes (perte de clients, baisse du chiffre d’affaires).
  • Atteinte à la réputation : La confiance des clients et des partenaires peut être gravement affectée. Une entreprise victime de cyberattaques peut voir sa réputation ternie de manière durable.
  • Sanctions juridiques : En fonction de la nature des données volées, des sanctions –  pénales et civiles –  peuvent être appliquées à l’entreprise. En cas de manquement à la protection des données personnelles, la CNIL peut imposer des amendes considérables, en vertu du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).

III. LES BONNES PRATIQUES POUR PROTÉGER L’ENTREPRISE DES CYBERATTAQUES

3.1. Sécurisation des systèmes d’information

La première étape pour protéger votre entreprise face aux cyberattaques est de sécuriser vos systèmes d’information. Cela inclut notamment :

  • une mise à jour régulière de vos logiciels et systèmes d’exploitation : les cyberattaques exploitent souvent des vulnérabilités dans les logiciels obsolètes. Il est donc primordial de maintenir tous les logiciels à jour et d’appliquer rapidement les patches de sécurité ;
  • l’utilisation de pare-feu et d’antivirus : l’installation d’un pare-feu et d’un antivirus performant permet de détecter et de neutraliser de nombreuses menaces avant qu’elles n’atteignent les systèmes internes ;
  • le cryptage des données : le cryptage des données sensibles rend leur exploitation difficile, même en cas de vol. Il est recommandé de crypter non seulement les données stockées, mais aussi celles en transit (en utilisant des protocoles comme HTTPS, SSL/TLS).

3.2. Authentification et gestion des accès 

L’un des moyens les plus efficaces de lutter contre les cyberattaques et le vol de données est de contrôler rigoureusement les accès aux systèmes de l’entreprise.

  • contrôles d’accès basés sur les rôles : limiter les accès aux données sensibles uniquement aux salariés qui en ont réellement besoin pour leur travail. Les autres salariés devraient avoir un accès limité et contrôlé.
  • authentification multi-facteurs (MFA) : l‘authentification multi-facteurs (MFA) est un outil puissant pour protéger les comptes en ligne de vos salariés. Cela nécessite un deuxième facteur d’identification (par exemple, un code envoyé sur un téléphone portable) en plus du mot de passe.

3.3. Formation des salariés

Les salariés constituent souvent le maillon faible de la sécurité informatique de votre entreprise. Il est essentiel de les former régulièrement aux bonnes pratiques de cybersécurité, comme :

  • reconnaître et éviter les courriels de phishing ;
  • utiliser des mots de passe complexes et les changer régulièrement ;
  • adopter une attitude proactive en signalant à leur hiérarchie toute activité suspecte.

3.4. Sauvegarde des données

Les attaques de ransomware, qui consistent à bloquer l’accès aux données de votre entreprise jusqu’au paiement d’une rançon, sont particulièrement fréquentes.

Une sauvegarde régulière et sécurisée de vos données permet de réduire les risques de perte de données essentielles et de garantir la continuité des opérations.

IV – LA GESTION DES RISQUES PROVENANT DES SALARIÉS  

Les menaces internes, bien qu’elles soient souvent négligées, sont tout aussi importantes que les cyberattaques externes. Les salariés ou anciens salariés peuvent avoir accès à des informations sensibles et les utiliser à des fins malveillantes, qu’il s’agisse de voler des secrets commerciaux ou de transmettre des informations confidentielles à des concurrents.

4.1. Contrôles internes et séparation des fonctions

Pour limiter les risques de vol interne de données, il est important de mettre en place des contrôles internes rigoureux :

  • la séparation des fonctions : aucune personne ne doit avoir accès à toutes les données ou avoir une visibilité complète sur tous les processus internes. La séparation des fonctions permet d’éviter les abus de pouvoir et d’assurer un meilleur contrôle des actions de chaque salarié ;
  • l’audit et la surveillance des systèmes internes : des outils de surveillance peuvent aider à détecter des comportements suspects au sein de l’entreprise (consultation inhabituelle de données, transferts de fichiers non autorisés, etc.).

4.2. Clause de confidentialité et politique de sécurité

Les contrats de travail doivent intégrer des clauses de confidentialité et des engagements de sécurité des données. Une telle clause rappelle à votre salarié ses obligations légales et contractuelles en matière de protection des données sensibles.

Lorsqu’un salarié quitte l’entreprise, un accord de non-divulgation peut être signé pour garantir qu’il ne divulguera pas les informations sensibles auxquelles il a eu accès.

V – AGIR EN CAS DE VOL DE DONNÉES 

En cas de vol de données, il est impératif pour votre entreprise de réagir rapidement et efficacement pour limiter les dégâts. Voici les étapes clés :

  • notification aux autorités compétentes : en cas de vol de données personnelles, votre entreprise doit informer la CNIL dans les 72 heures, conformément aux exigences du RGPD. De plus, elle peut signaler l’incident aux fonctionnaires de Police ou de Gendarmerie ;
  • communication avec les victimes : si des données personnelles ont été compromises, votre entreprise doit informer les personnes concernées de manière transparente et leur fournir des informations sur les mesures prises pour sécuriser leurs données ;
  • analyse post-incident : un audit de sécurité approfondi doit être réalisé pour identifier la cause de la fuite de données et les mesures à mettre en place pour éviter qu’un tel incident ne se reproduise.

 

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La cybersécurité est un enjeu incontournable pour votre entreprise. Le vol de données constitue une menace sérieuse, tant du point de vue des cyberattaques externes que des risques internes. Il donc est essentiel de mettre en place des mesures de protection adaptées et de veiller à leur conformité avec la réglementation en vigueur.